Charte nationale pour l'Assainissement non collectif

charte qualité ANCLes défauts de réalisation des réseaux d’assainissement compromettent gravement le fonctionnement du système d’assainissement, la pérennité des ouvrages et la qualité du milieu naturel. Ils impliquent également une augmentation du prix de l’eau liée aux surcoûts d’exploitation, voire d’investissement, qu’ils engendrent.

Soucieux de l’amélioration de la qualité et désireux de s’inscrire dans une démarche de développement durable par une gestion rationnelle des matériaux, des produits et des déchets pour la construction des ouvrages, par la mise en oeuvre de bonnes pratiques de travaux, les acteurs de la création, de la reconstruction ou de la réhabilitation des réseaux se sont accordés sur des principes qu’ils s’engagent à tenir. Ces principes les ont conduits à la rédaction d’une charte qualité.

La charte qualité, plus qu’un document, est avant tout une démarche nationale partenariale fixant les objectifs de chacun des acteurs. Sa mise en application locale passe par la décision du maître d’ouvrage de réaliser son opération sous charte, et par l’adhésion des autres partenaires.

La charte ne se substitue ni aux textes réglementaires et autres référentiels en vigueur, ni aux missions des différents acteurs, ni à leur savoir-faire. Elle gère les interfaces entre les partenaires et traite à ce titre de l’organisation mise en place depuis les études initiales jusqu’à la mise en service (ou la remise en service dans le cas de réhabilitation) du réseau d’assainissement.

Sous charte qualité, tous les partenaires s’engagent notamment à :

  • réaliser des études préalables complètes et à les prendre en compte
  • examiner et proposer toutes les techniques existantes
  • choisir tous les intervenants selon le principe du mieux disant
  • organiser une période de préparation préalable au démarrage du chantier
  • exécuter chacune des prestations selon une démarche qualité
  • contrôler et valider la qualité des ouvrages réalisés

Selon cette approche des partenaires ont signé plusieurs chartes qualité régionales qui couvrent, quatorze ans après, environ la moitié du territoire français et ont permis d’améliorer la qualité des réseaux.

La réunion sous un même texte de toutes les parties prenantes, maîtres d’ouvrage, assistants à maîtres d’ouvrage, maîtres d’œuvre, entrepreneurs, fabricants, entreprises de contrôle, coordonnateurs SPS et financeurs… lève bien des lourdeurs et de nombreuses ambiguïtés. Les responsabilités de chacun sont valorisées et la volonté commune de réaliser une opération de qualité l’emporte.

Tout en renforçant la qualité des ouvrages réalisés, le respect d’une charte permet une meilleure maîtrise des coûts et la gestion des délais d’exécution.

C’est en tirant bénéfice des expériences régionales, et afin de renforcer les résultats et d’homogénéiser les pratiques sur l’ensemble du territoire que la charte qualité nationale a été signée.

La charte nationale n’a pas pour vocation de remplacer les chartes régionales existantes mais en est le complément. Elle s’appuiera sur les retours d’expérience tirés des opérations locales et apportera synthèse nationale et communication.

retrouvez cette article sur Agence de l’eau Seine Normandie

Pour consulter la Charte de qualité pour l’ANC, assainissement non collectif, téléchargez le fichier suivant

Etude de filière obligatoire ?

assainissement individuel

L’étude de sol est-elle obligatoire ? Quelles sont les obligations à respecter ? Quel doit être son contenu ? …
En termes de compétences

S’agissant des installations d’ANC qui rentrent dans le domaine de compétence de l’Etat, au titre des procédures de « Déclaration » ou « Autorisation », détaillées dans le Code de l’Environnement, l’étude est clairement obligatoire.
Pour rappel, la procédure de Déclaration débute à compter d’un dimensionnement de système de 201 EH (10.001 pour Autorisation) ou (et ce point est souvent oublié) dès lors – dans le cas d’une filière drainée – que le débit rejeté au milieu dépasse les 5% du débit moyen interannuel du cours d’eau (25% pour Autorisation).
Les éléments qu’un pétitionnaire est tenu de fournir aux services de l’Etat compétents sont ciblés aux articles R.214-32 et suivants du CE pour la Déclaration et R.214-6 et suivants s’agissant de la procédure d’Autorisation.
Pas de formulation d’obligation dans les textes nationaux

S’agissant de toutes les autres installations d’ANC pour lesquelles le SPANC est seul « compétent », il n’existe pas d’obligation stricte d’établir une étude de sol qui soit prévu par les textes de portée nationale.
Mais il convient de se référer aux textes de portées locales, tels que des « Arrêtés préfectoraux » ou des « Arrêté déclarant d’utilité publique les périmètres de protection des captages publics » qui peuvent tout à fait édicter des prescriptions spécifiques et imposer ce type d’étude.

S’il n’y a pas d’obligation nationale, la LEMA du 30 décembre 2006 a complété le Code général des collectivités territoriales en son article L2224-8 en précisant que les communes ‘peuvent fixer des prescriptions techniques, notamment pour l’étude des sols ou le choix de la filière, en vue de l’implantation ou de la réhabilitation d’un dispositif d’assainissement non collectif’.
Les SPANC peuvent donc, dans leur règlement de service, imposer l’étude de sol sur leur territoire.
Il est aussi possible d’en définir un cahier des charges précis en détaillant  le contenu à minima de l’étude que nous appellerons ‘étude à la parcelle ou encore étude de dimensionnement et d’implantation ’ puisqu’elle regroupe non seulement l’étude de sol mais aussi l’étude de filière.
Etude devenant obligatoire de fait

D’un point de vue technique, si nous nous référons aux textes (Arrêté du 7 septembre 2009 « prescriptions techniques » pour les moins de 20 EH, et Arrêté du 22 juin 2007 pour les plus de 20 EH), il apparaît que l’étude de sol est rendue quasiment obligatoire.
1) Si on s’appuie sur une « lecture technique » des textes

S’agissant des prescriptions régissant les installations de traitement/infiltration de moins de 20 EH, il est précisé à l’article 6 de l’arrêté du 7 septembre que les installations avec traitement par le sol doivent être mises en œuvre pour une perméabilité comprise entre 15 et 500 mm/h sur une épaisseur supérieure ou égale à 0,70 m. Or comment justifier de ces valeurs si ce n’est par une étude de sol ?

S’agissant de l’évacuation des effluents traités en sortie d’un dispositif filtrant classique, ou en sortie d’un dispositif nouvellement agréé, non tributaire de la qualité du sol, il est également indiqué que l’évacuation doit se faire, dans le cas général, par le sol où la perméabilité est comprise entre 10 et 500mm/h. Même remarque que précédemment…

Pour les autres modes d’évacuation qui relèvent de cas particulier au titre de l’article 12 de l’arrêté du 7 septembre 2009, le texte est explicite, il faut démontrer : ‘par une étude particulière à la charge du pétitionnaire, qu’aucune autre solution d’évacuation n’est envisageable.’

Enfin, l’arrêté du 22 juin 2007 qui fixe les prescriptions techniques relatives aux dispositifs de grand dimensionnement (supérieurs à 20 EH), fait du rejet au milieu hydraulique superficiel le mode d’évacuation prioritaire ; en cas d’impossibilité, l’aptitude des sols à l’infiltration se doit d’être démontrée.
2) Lorsque l’on pointe les missions du SPANC

Il faut également se référer à l’arrêté du 7 septembre 2009 fixant les modalités de l’exécution de la mission de contrôle des ANC qui précise, dans son annexe, la liste des points que le SPANC est tenu de contrôler a minima.
S’agissant des installations récentes (colonne ‘installations réalisées ou réhabilitées après le 31 décembre 1998’), le SPANC doit vérifier et valider l’adaptation de l’installation en place au type d’usage, aux contraintes sanitaires et environnementales, aux exigences et à la sensibilité du milieu, aux caractéristiques du terrain et à l’immeuble desservi notamment :
– en vérifiant que la surface de la parcelle d’implantation est suffisante pour permettre le bon fonctionnement de l’installation d’assainissement non collectif ;
– en vérifiant que la parcelle ne se trouve pas en terrain inondable, sauf de manière exceptionnelle ;
– en vérifiant que la pente du terrain est adaptée ;
– en vérifiant que l’ensemble des caractéristiques du sol doivent le rendre apte à assurer le traitement, notamment la perméabilité et à éviter notamment toute stagnation ou déversement en surface des eaux usées prétraitées ;
– en vérifiant l’absence de nappe, y compris pendant les périodes de battement, sauf de manière exceptionnelle.

La question une nouvelle fois se pose… Dans le cadre de l’instruction d’une demande d’installation (traitement administratif d’une demande) comment le SPANC fait-il pour réaliser ses missions, s’il ne s’appuie pas sur une étude ?

Pour toutes ces raisons, l’étude doit être considérée comme indispensable :
– pour apprécier les possibilités d’épandage superficiel,
– pour dimensionner les filières intégrant le sol en place : filtration ou infiltration,
– pour justifier d’un rejet en milieu superficiel.

 

Contenu de l’étude

L’étude à la parcelle est une étude de faisabilité destinée à définir les caractéristiques de l’ouvrage de traitement des eaux usées le mieux adapté à l’assainissement d’un immeuble, à son usage et à la parcelle sur laquelle il est implanté avec pour objectif premier la protection pérenne de la santé publique, de la qualité des ressources en eau en particulier, et du milieu naturel en général.

Son contenu est précisé dans l’annexe C de l’XP DTU64.1 (en cours de révision) et dans différents cahiers des charges type dont celui du SYNABA disponible en libre téléchargement sur internet.
En quelques mots, une étude doit comporter :
– des données générales sur la topographie, la géologie, la pédologie, l’hydrogéologie (points de captage AEP et périmètres de protection), l’hydrologie (usages de l’eau & sensibilité du milieu récepteur, risques d’inondabilité), l’urbanisme…
– des données parcellaires : plan cadastral, renseignements sur l’immeuble, (capacité d’hébergement, nombre de pièces, principales, nombre d’occupants, résidence principale ou secondaire, …), activités annexes éventuelles, desideratas du maître d’ouvrage…
– une analyse environnementale : description de la parcelle,  surface disponible pour l’ouvrage d’assainissement,  points de rejets éventuels
– une analyse pédologique : sondages de reconnaissance, mesure de perméabilité, nature, texture et structure du sol, détection de présence d’hydromorphie, profondeur et nature du substratum, présence éventuelle d’une nappe phréatique…

L’étude de conception à la parcelle conduit à proposer une et une seule filière complète précisément décrite qui justifie la solution retenue et comporte des schémas clairs et un plan d’implantation précis de chacun des éléments de l’ouvrage.

En dernier lieu, le SYNABA considère, à la lecture de la Loi Spinetta de 1978 et de l’ordonnance du 8 juin 2005, que étude de conception à la parcelle engage la responsabilité décennale de son auteur. Ce dernier doit donc être titulaire d’un contrat d’assurance garantissant sa responsabilité civile et sa responsabilité décennale pour ce type d’étude.